It is the summer of 1989 in Karachi. My mother's youngest brother, Ahsan, picks up his brother-in-law's camcorder and starts filming. He zooms in and out of picture frames, dishes in the drying rack, hand written addresses on suitcases, a fragment of my grandfather's face just above the nose. His hesitant and unproductive recording takes place on my grandparent's house. His searching gaze reminds me of my own photography. Throughout, family members taunt him- "what are you even filming?".
how to make an image is a duet between myself and a six-and-a-half-minute segment of archival video footage. The work is dealing with issues of representation- how to make an image of the self, and how to make an image to explain the self to others. In the process other threads are taken up- Marguerite Duras' colonial childhood and the political climate of Karachi in the late 80's. Guest of the artist participates in analyzing and extricating the video. Through acts of reading, recoding, and repetition, the work wonders what it means to be looked at and when it is mediated by, and made possible through, relationships of power.
Eshan Rafi (born Lahore, Pakistan) works in video, code, text, and performance. Taking up complex intersections of race, power, and history, they construct queerly divergent worldviews. Rafi has been a resident at HATCH: Undisciplined Performance at the Harbourfront Center in Toronto, Canada and at the Artist Research Laboratory led by Yvonne Rainer at Antonio Ratti Foundation in Como, Italy. Their artworks have been recognized by numerous awards and scholarships, and presented at Beirut Art Center (Beirut, Lebanon), nGBK (Berlin, Germany), and the Museum of Contemporary Canadian Art (Toronto, Canada), among others.
C’est l’été 1989 à Karachi. Mon plus jeune frère, Ashan, prend le caméscope de son beau-frère et commence à filmer. Il zoome et fait des zooms arrière de cadres photo : de la vaisselle en train de sécher, une main écrivant des adresses sur des valises, un fragment du visage de mon grand-père, juste au-dessus du nez. Son enregistrement hésitant et inexpérimenté nous fait visiter la maison de mes grands-parents. Son regard scrutateur me rappelle mes propres photos. Durant l’enregistrement, des membres de la famille le taquinent : « qu’est-ce que tu filmes de toute façon ? »
how to make an image est un duo entre moi et un segment de six minutes et demie d’enregistrement vidéo d’archive. L’œuvre traite de questions de représentation : comment faire une image de soi et comment faire une image expliquant soi-même aux autres ? Durant le processus, on suit d’autres fils conducteurs, dont l’enfance de Maguerite Duras dans une colonie et le climat politique de Karachi à la fin des années 80. Des artistes invités participent en analysant et en extrayant le vidéo. Par la lecture, le recodage et la répétition, l’œuvre pose la question de ce que signifie être regardé et à partir de quel moment l’action de regarder est-elle influencée et rendue possible par des relations de pouvoir.
Eshan Rafi (né à Lahore, Pakistan) travaille à partir de la vidéo, du code, du texte et de la performance. À partir de croisements complexes de races, de pouvoir et d’histoire, l’œuvre construit de façon queer des visions du monde divergentes. Rafi a fait une résidence à HATCH : Undisciplined Performance, au Harbourfront Centre de Toronto et au Artist Research Laboratory dirigé par Yvonne Rainer à la Fondazione Antonio Ratti à Côme, en Italie. Son travail s’est mérité plusieurs prix et bourses d’études et a notamment été présenté au Beirut Art Centre (Beyrouth, Liban), au nGBK (Berlin, Allemagne) et au Musée d’art contemporain canadien (Toronto, Canada). Rafi détient un baccalauréat en beaux-arts et un baccalauréat en enseignement de l’Université York. Il a aussi été boursier du Home Workspace Program 2014-2015 à l’Association libanaise pour les arts plastiques Achkal Alwan, Beyrouth.
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